L’automne dernier de 1991 notre président, Mgr Norbert Lacoste, effectuait un retour aux sources, c’est-à-dire au pays de notre ancêtre. Voici un texte dans lequel il nous fait un compte-rendu de son voyage.
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Depuis le travail historique remarquable de Jean Lacoste, nous connaissons mieux notre ancêtre Alexandre arrivé à Québec en 1685.
Nous savions par son acte de mariage qu’il était originaire de Saint-Julien dans le diocèse de Nîmes. Mais quel Saint-Julien ? Par leur correspondance avec l’archiviste du diocèse de Nîmes, Jean et Marguerite sont arrivés à la conclusion que seul Saint-Julien-de-la-Nef se trouvait dans le diocèse de Nîmes à cette époque.
Je voulais donc découvrir à mon tour Saint-Julien-de-la-Nef que Marguerite avait déjà visité auparavant. À l’occasion d’un congé sabbatique, je résolus de me rendre à ce lieu historique par excellence. Je cite maintenant mon carnet de voyage.
Vendredi 13 septembre 1991
Nous quittons Cap d’Agde avec regret. Nous arrivons à Pezanas où nous visitons l’hôtel des barons Lacoste et nous nous arrêtons pour souper à Lacoste sur l’Hérault dans un restaurant qui servait d’écurie aux seigneurs Lacoste de l’Ordre des Templiers. Nous visitons ensuite le monastère de Saint-Guilelm et, par de petites routes, nous arrivons à Ganges, petite ville dans les Cévennes, près de Saint-Julien-de-la-Nef. Ce sera pour demain.
Samedi 14 septembre 1991
Saint-Julien-de-la-Nef. Petit bourg sur les bords de l’Hérault. Il n’a pas un ½ kilomètre sur la route de long, mais par un pont, il englobe plusieurs hameaux dans les montagnes. Nous voyons d’abord un cimetière, puis une petite église fermée et un château en réparation. Nous parlons au portier qui nous apprend bien des choses sur ce coin de pays.
Dimanche 15 1991
À Saint-Julien-de-la-Nef, nous célébrons l’eucharistie à 11 heures dans l’ancienne église qui date de 1112 avec monsieur Omer Faidherbe, propriétaire depuis quelques années. Puis nous prenons l’apéro chez monsieur et madame Rondier Villard, propriétaires du château d’Isis. Dîner à l’auberge, repos, prière d’action de grâces. Contemplation des massifs des Cévennes et du vieux pont construit sous Henri IV. Deo gratias. Alléluia.
Nous avons donc pu identifier l’église paroissiale de Saint-Julien qui a été désaffectée au début du siècle et que monsieur Faidherbe a achetée et restaurée. Il a même accepté que l’on puisse y accrocher une plaque souvenir. Ce sera pour un prochain voyage.
Le lendemain, 16 septembre 1991, nous sommes descendus à Nîmes (70 kilomètres) et nous sommes allés rencontrer monsieur Yves du Guerny, 2 bd Jean-Jaurès, documentaliste aux Archives du Gard situées, elles, au 20 rue des Chassaintes. C’est surtout par les écrits des notaires conservés en cet endroit que l’on pourrait connaître la provenance d’Olivier Lacoste et de Jeanne Bastide, les parents d’Alexandre.
À Uzès, nous avons rencontré Mgr Jean Thomas, ancien chancelier et archiviste du diocèse de Nîmes. Selon lui, Alexandre Lacoste, probablement cadet de famille, se serait enrôlé comme volontaire pour venir en Nouvelle-France. Il aurait été instruit par un instituteur si la commune était riche, ce qu’on a tout lieu de croire avec la culture du ver à soie. À cette époque, catholiques et protestants se partageaient les Cévennes. Il y avait des religieux Capucins à Ganges. Peut-être Alexandre aurait-il lu les Relations des Jésuites ? Nous conservons précieusement une photo de l’église de Saint-Julien-de-la-Nef. C’est le berceau de la foi de notre famille. À quand le pèlerinage de famille ?
Norbert Lacoste P.H.
Tiré des Lacostades vol. 3, no 2, avril 1992 (Rédacteur: M. Jean Lacoste)